28 août 2012

De Petite-Vallée à Percé


La Gaspésie est belle de ses paysages,  mais aussi de ses gens,  si accueillants.  À Petite-Vallée nous avons rencontré des personnes vraiment charmantes : Joël et sa petite Coralie, Annick et Éric entre autres.  De belles discussions autour de la table et de la bouffe reconstituante pour les cyclistes exténués que nous étions (merci Éric pour les super crêpes !).   Au matin du 23 août, nous partons le pied léger avec l’objectif de rejoindre le parc Forillon.  Les villages se succèdent, avec leurs noms parfois amusants : Cloridorme,  Pointe-Jaune,  St-Maurice-de-l’Échouerie…Les montées succèdent aux descentes et nous parvenons à Rivière-au-Renard vers midi.  Nous prenons le temps d’y goûter une énorme poutine aux crevettes, histoire de retrouver un peu d’énergie pour affronter les dernières pentes de la journée.  
 La traversée de la péninsule du parc Forillon s’avère plus difficile que prévue : des montées abruptes,  une chaussée mauvaise (on est dans un parc du Canada !!!) et une circulation de vacanciers impatients  d’arriver au parc eux aussi.  Finalement, après 99.88 km nous parvenons au camping Petit Gaspé au parc Forillon pour y passer 2 nuits.

Le lendemain, malgré un temps plutôt incertain, nous partons sur des vélos allégés pour rejoindre le cap Gaspé complètement au bout de la péninsule.  Le chemin très vallonné se transforme plus ou moins en piste graveleuse plus appropriée pour les vélos de montagnes, en fait.   Ça brasse pas mal mais les vélos tiennent bons…nous aussi d’ailleurs !  Le temps est maussade, légèrement pluvieux par moments, mais le décor se révèle quand même sublime au bout du cap, coiffé de son phare blanc au toit rouge.


Le lendemain, un vent de face nous force à travailler du quadriceps  dès le départ.  Je commence à ressentir la fatigue accumulée.  Depuis  le début de notre périple, nous avons pris moins de pauses que prévues et nos journées sont souvent plus longues qu’initialement projetées…On est un peu ambitieux peut-être…Donc, aujourd’hui, je sens que la  machine  a besoin de repos.  C’est donc au camping de Cap-Rouge que nous arrêtons après quand même 82 km.   Malheureusement, la nuit est tout sauf calme : les saisonniers installés là ont de la jasette jusqu’à tard le soir et les enfants jouent et crient juqu’à minuit et demi !  En plus, un des campeurs fêtard partage  sa musique jusqu’à 3 hres du matin !   

Heureusement, nous n’avons que 17 km à faire le lendemain car notre projet est de relaxer sur la plage de Barachois et d’y établir un bivouac le soir venu.  Ravitaillés au village,  nous traversons le pont de la voie ferrée pour  nous installer sur la plage sablonneuse.  Le soleil est au rendez-vous et quel plaisir de ne RIEN faire !  Plusieurs promeneurs s’approchent, intrigués par nos vélos.  Après un brin de jasette, ils s’éloignent, nous abandonnant peu à peu  toute la plage.  Charles a vérifié l’heure des marées et selon ses calculs, nous devrions coucher au sec même si nous montons la tente directement sur la plage.  Toutefois,  nous devrons surveiller la marée jusqu’à 21h30 histoire d’être complètement rassurés.  Pour passer le temps, nous ramassons du bois de grève pour préparer un feu de camp afin d’avoir de la lumière  en cas d’évacuation d’urgence !  On se croirait dans Lost  ou un des épisodes des  Joyeux Naufragés !   Mais les savants calculs de Charles s’avèrent exacts…comme d’habitude ;-)  et nous nous glissons sous la tente, bercés par le bruit des vagues sur le sable.  Seule chose que nous n’avions pas prévue : dresser la tente dans le sens du vent !  Ça claque fort sur la toile et nous sommes réveillés vers 4 hres du matin.  Autant en profiter pour se lever et assister en direct au lever du soleil…

Il ne nous reste que 14 km pour arriver à Percé.  Même si la nuit a été courte et que les montées sont impressionnantes, les jambes sont bonnes et c’est avec un sentiment d’ivresse que nous descendons la pente vertigineuse qui entre au village de Percé à l’est.  Et pour ajouter au plaisir, au bas de la côte, à l’entrée d’un motel, un groupe de dames nous applaudit en criant : «Bravo ! vous êtes des athlètes, on vous admire ! »  Quel accueil !  J’avoue que ce genre de commentaires nous flattent et pour ma part en tout cas, me donne l’énergie pour continuer, advienne que pourra.  Nous passerons évidemment quelques jours ici, histoire de VRAIMENT se reposer avant d’entreprendre l’autre moitié de la route, soit le retour à la maison par la côte sud de la Gaspésie et via la vallée de la Matapédia.  À suivre…

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21 août 2012

17 au 21 août - De Matane à Petite Vallée


Au départ de Matane, le vent dans le dos (enfin!), nous découvrons peu à peu le fleuve qui sort de peine et de misère du brouillard.  Ça roule drôlement bien comparé aux jours précédents.  Nous filons ainsi jusqu’à Ste-Anne-des-Monts.   Ce soir-là,  nous campons quasiment sur la plage, et c’est bercés par le ressac que nous nous endormons après avoir assisté au magnifique coucher de soleil sur le fleuve.

Un camionneur, à Matane, nous a dit que la route était « plate comme une crêpe » jusqu’à Rivière-à-Madeleine…j’sais pas ce qu’ils mettent dans leurs crêpes en Gaspésie, mais ça monte et redescend sans cesse jusqu’à Mont-Louis, notre étape  suivante !  On se dit que ça nous prépare le mollet et le quadriceps pour la suite…Nous récupérons dans  un autre joli camping en bordure du fleuve, encore avec coucher de soleil inclus.

Le lendemain, nous affrontons enfin les fameuses VRAIES côtes de la Gaspésie, à Rivière-à-Madeleine.  Pour tout vous dire, on nous a tellement fait peur avec ces « côtes qui n’en finissent plus et la circulation dense, et pas d’accotement,  c’est pas faisable, prenez l’autobus et bla bla bla… »,  que c’est avec un peu d’appréhension que nous commençons la montée.  Du 14 % quand même à certains endroits ! Eh ! oui ! elles sont dures, elles sont longues, mais nous sommes chanceux, les vacanciers sont partis, les camionneurs doivent être en congé ou en train de dîner (il est autour de midi !), la route est calme et en plus, il y a 2 voies pour monter, ce qui nous permet quelques zig-zag quand le jus commence à manquer !  On est tout fiers d’arriver en haut…du moins ce qu’on pense être la fin, car ça recommence à monter et redescendre et…remonter, jusqu’à Grande-Vallée !  Ouf !  La dame à l’information touristique nous encourage fortement à continuer jusqu’à Petite-Vallée à 8 km de là, car selon elle, nous y trouverons un excellent gîte (ce qui est tout à fait vrai, adresse plus bas), mais quand je lui demande si il y a encore beaucoup de côtes, elle me dit : « Une petite, en sortant d’ici, mais après ça redescend »…Encore une histoire de crêpes gaspésiennes qu’on se dit après la je ne sais plus combientième montée !!! 
À Petite-Vallée, nous prenons une journée de congé bien méritée, au Gîte chez  Joe, en plein cœur du village d’une tranquillité extraordinaire.  
Hébergement: Gîte Chez Joe, B&B, 48 Principale, Petite-Vallée, Qc,  G0E 1Y0
Courriel : ChezMonsieurPrudent@globetrotter.net

17 août 2012

Du Bic à Matane


Le 15 août, nous profitons de la généreuse hospitalité de notre hôte Warmshower, au Bic, qui nous laisse sa maison pour la journée.  Mise à jour du blogue, petite marche dans le village et au bord du fleuve, malheureusement la brume persiste, nous cachant le paysage, nous en profitons donc pour bien nous reposer car les prévisions ne s’annoncent pas très bonnes pour la suite.
En effet, le lendemain, c’est dans un épais brouillard et avec un vent de face à 28 km/hre que nous attaquons la route.  Qui a dit que voyager à vélo c’est toujours facile?  Même avec un moral d’enfer et des jambes reposées, le vent, et surtout la brume froide, véritable purée de pois,  nous épuisent!  Nous passons par Ste-Luce, joli village, hélas ! noyé dans la brume.  Nous sommes bien comiques avec nos «kits» de routards qui veulent être vus par les automobilistes, nous ne passons pas inaperçus, c’est le moins qu’on puisse dire.  À Ste-Flavie, on se trouve une certaine ressemblance avec les statues aux visages torturés de Marcel Gagnon.

Arrivés au parc de la rivière Mitis, nous trouvons un petit site rustique pour monter la tente.  Transis d’humidité, nous nous réfugions dans nos duvets, sitôt le souper englouti.  Une petite pluie tombe pendant la nuit, mais l’endroit est calme et nous dormons bien…avant que les corneilles ne nous réveillent vers 6 heures!

Lever le camp dans cette humidité demande un peu plus de temps, mais nous quittons en espérant que la brume finisse par se dissiper.  Rien à faire, jusqu'à Matane, le fleuve reste caché sous cet épais manteau gris et le vent de face s’acharne à nous faire travailler les quadriceps au max.  


Après seulement 58  km, on abandonne :  arrêt au Tim Horton, café et 4 gros beignes puis on se loue un motel !  Qui a dit qu’on devait souffrir à la retraite?  Rien de tel que se gâter un peu pour remettre le moral à sa place.  Demain est  un autre jour, on annonce du soleil et surtout, un vent dans le dos !!!  La  vie est belle quand même, n’est-ce pas?

15 août 2012

De Montmagny au Bic



Nous partons de Montmagny, toujours sous les nuages, mais la pluie nous épargne, heureusement.  Cependant, pas moyen d’échapper au vent de face !  Rien de facile pour les 81 km jusqu'à Rivière-Ouelle.  Après avoir fait provision d’eau, nous partons à la recherche du site parfait pour un bivouac à la Pointe-aux-Orignaux.  Une pente de 14% nous y amène, donc pas question de remonter ça ce soir alors c’est ici que nous camperons, advienne que pourra.  Dès notre arrivée sur le bord du fleuve, une nappe de brouillard épais et froid nous enveloppe complètement.  On devine le quai plus qu’on ne le voit!  C’est en grelottant qu’on se prépare un couscous vite fait, en espérant que personne ne nous délogera de là…quand une vieille dame sort du petit chalet tout à côté.  Elle semble surprise de nous voir, nous questionne sur notre voyage…et nous offre spontanément de camper sur son terrain abrité du vent froid !  Soulagés, nous montons la tente et ce ne sera pas long que nous nous endormirons enfouis dans nos duvets…et s’il y a eu du bruit sur le quai cette nuit-là, ce sont deux cyclistes exténués qui ronflaient !!!
Au matin, le brouillard tarde à se dissiper mais au moins le vent est tombé.  La dame du chalet nous fait la conversation à la fenêtre.  Elle est bien impressionnée par notre périple.  Vers 10 heures, le brouillard disparaît nous dévoilant enfin le paysage, superbe !  Nous partons, tout heureux, avec le vent dans le dos, enfin !!!  Le ciel se dégage, le temps est chaud, et nous traversons la magnifique région de Kamouraska.  Au village, nous rencontrons un couple de Granby (salut Gentiane et Gaston !).   Après un dîner sur le quai, en route pour Rivière-du-Loup où nous attendent Linda et Daniel de Warmshower.  Nous y passerons une très agréable soirée, à parler de devinez quoi? De vélo, de voyages, de la vie…
Le lendemain, en route pour le Bic ! À Trois-Pistoles, nous descendons vers le fleuve sur ce qu’on appelle le Littoral basque, suivant ainsi la Route verte…mauvaise décision, car pour revenir sur la route 132, nous devons affronter des pentes tellement abruptes que chargés comme nous le sommes, c’est la galère !   Nous nous résignons à 3 reprises à pousser les vélos…on va se muscler les bras en plus des cuisses !  De retour sur la 132, nous filons vers le Bic ou nous attend  Marc-André, un autre hôte Warmshower.  Nous faisons le 100e km de la journée en montant la côte avant le village du Bic…et c’est exténués que nous terminons la journée après 106 km.  Devinez ce qu’on fait aujourd’hui, le 15 août….RIEN !

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11 août 2012


De Granby à Montmagny

Mardi matin, nous sommes partis de Granby, les vélos chargés à bloc, le cœur léger, la jambe solide!  Malgré la chaleur, nous roulons agréablement  à travers la campagne vallonnée.  Il faut s’adapter quelque peu au poids de nos montures…on a presque l’impression de pédaler une moto !
Premier arrêt : Danville, un charmant petit village en Estrie où nous avions un rendez-vous Warmshower (voir explication plus bas).
Le lendemain, nous campons à la halte de vélo de Dosquet, tout petit village après  Victoriaville. Leçon de camping  no 1 : ne jamais camper près d’une route principale, ni sous un lampadaire…pour les corneilles qui croassent à 5 hres du  matin, plus difficile de prévoir cependant.  
Depuis Danville, nous alternons entre la piste cyclable des Bois-Francs et la route 116…un long, long trajet jusqu'à Québec où nous entrons jeudi, en après-midi, par le vieux pont de Québec.  Une traversée haute en émotions !  Vertigineux, c’est le moins qu’on puisse dire !  Mais nous voilà sain et sauf sur la promenade Champlain en bordure du fleuve.  Un autre hôte Warmshower nous attend pour 2 nuits ce qui nous donne une journée de repos du vélo.  Pour changer, nous faisons du tourisme…à pied !  Le temps maussade ne nous empêche pas d’apprécier la beauté de la vieille ville. 
Samedi, sous un ciel menaçant, nous quittons Québec par la traverse de Lévis.  Un vent de face, avec des rafales de 40-45 km/hre, nous donne du fil  à retordre jusqu'à Montmagny.  On a les mollets et les cuisses en feu à l’arrivée.  Ça prépare bien pour les côtes de la Gaspésie !  Ce soir, on se permet la totale : motel et resto italien !  On échappe de justesse à la pluie jusqu'à maintenant…souhaitons que ça dure !


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Warmshower : communauté de cyclistes voyageurs qui s’offrent mutuellement l’hospitalité histoire de partager leurs expériences. (équivalent de la communauté Couchsurfing qui  s’adresse à tous les voyageurs)  Jusqu’à maintenant, rencontres extrêmement intéressantes!
Plaisirs gourmands :
La Levée du jour, boulangerie-pâtisserie, a St-Vallier : ils y préparent un chocolat chaud fabuleux, nappé de crème fouettée…jouissif !
Total du kilométrage : 308 km.

1 août 2012

La préparation va bon train!

Charles a pris sa retraite le 29 juin dernier et nous avons continué à nous préparer physiquement et mentalement à notre projet. Nous avons finalement reçu les dernières pièces et finalisé le montage de nos vélos d'expédition. De vraies bêtes de somme! Depuis la fonte des neiges, nous avons cumulé 2,563 kilomètres dont 695 en vélo-camping.

Nous avons pu tester les équipements et tout fonctionne à merveille à l'exception de la tente qui nous est apparue trop petite pour contenir deux personnes et toutes nos sacoches! Nous avons donc fait l'acquisition d'une toute nouvelle tente Hilleberg, le "top" de la tente d'expédition!
Pour le reste, c'est chargé de 50 à 60 livres de matériel que nous avons entrepris nos expéditions de pratique en cyclo-camping!

Nous partons bientôt pour la Gaspésie afin de parfaire notre préparation pour l'expédition de 2013 aux USA. Cette randonnée de 2,000 km sur une période de 5 semaines nous permettra d'apprécier totalement notre nouvelle réalité.

Voici une petite vidéo de nos dernières sorties de vélo-camping!  Et clic ici pour les photos